Suite à une blessure le samedi 12 à la fin du 2ème acte, le comédien principal n'est plus en mesure de jouer le bondissant Moulineaux.
Après deux jours de réflexion et d'essais, l'équipe de BordCadre ANNULE les 9 représentations restantes.
Moulineaux, médecin beau parleur qui rêve de tromper sa femme. Fantasme, cauchemar… ou quand le désir d'ailleurs s'empare d'un homme ordinaire.
Résumé
Moulineaux mène la vie rangée d'un médecin marié depuis six mois à Yvonne, sa jeune et charmante épouse. Toqué d'une de ses patientes, Suzanne Aubin, il s'esquive un soir et se rend à un rendez-vous galant au bal de l'opéra. Mal lui en prend ! Non seulement Suzanne lui pose un lapin, mais le pauvre Moulineaux se retrouve à la porte de chez lui sans ses clefs. Craignant d'être découvert, il passe la nuit sur une banquette. Epuisé, il ne pénètre qu'à l'aube dans ses appartements. La journée s'emballe et l'enchaîne à chacun de ses mensonges, le fantasme se mue en un cauchemar trépidant.
Qui de ses amis, de sa famille, de ses patients ressortira indemne de cette fureur d'aventure ?
Note d'intention
C'est une extrême vitalité qui se dégage de Tailleur pour dames.
Monter cette pièce aujourd'hui, c'est pour nous affirmer à nouveau la nécessité d'un théâtre qui divertisse, qui assume sa part « impure » ou brute. Feydeau expose sa folie pour l'exorciser par le rire. Rions donc ! De toutes les couleurs…
Le spectateur jubile à voir ces marionnettes bien humaines, si proches de nous, s'affairer dans une chorégraphie un peu cruelle, au travers de laquelle Feydeau dessine une critique profonde : celle d'une société qui vise au contrôle de l'individu à travers la surveillance et la manipulation de ses désirs, à leur domestication et à leur usage sage et bien rangé dans la boîte qui nous est assignée.
Famille, amour, intimité, féminisme
Feydeau a eu une vie de couple et de famille effroyable ! Il a bâti son oeuvre autour de femmes et d'hommes blessés par la crudité du réel, galvanisés par l'espoir d'une improbable survie. Et cet espoir leur fait commettre des actes d'une fantaisie inouïe !
Les femmes amoureuses - la jeune épouse de Moulineaux ou Madame Aubin - ont du mal à faire face, à trouver comment réagir ou combattre leurs maris respectifs car elles aiment. C'est l'élément de base : l'amour est au coeur de l'engrenage. Autrement, c'est froid, et beaucoup moins drôle.
Le comique chez Feydeau est chaud, brûlant ! Parce que l'intimité est selon moi un composant essentiel de sa mécanique. Ainsi Yvonne ( la femme de Moulineaux ) aime son époux, c'est pourquoi elle ne le plaque pas d'office ! Si on traite son personnage comme une acariâtre, le comique ne fonctionne plus et l'ensemble apparaît comme une farce misogyne alors qu'au contraire, les femmes y prennent quelques belles revanches.
Chez Feydeau, la vie de couple est une prison dont les protagonistes masculins ne cessent de chercher à s'évader, souvent pour revenir la queue entre les jambes lorsque la menace d'une rupture se déclare. Madame Aigreville (la belle-mère) prend corps et âme la défense de sa fille comme une revanche personnelle sur la gent masculine, et en devient enragée et déterminée. Quelque fut sa propre expérience de jeune épouse, elle ne veut pas que sa fille traverse la même tourmente qu'elle. Tailleur pour dames, c'est aussi un combat pour l'égalité femme/homme devant le désir.
Feydeau me semble avoir trouvé une voie d'accès à la fois joyeuse et vivace à certains ressorts dramatiques ou comiques. Et il appartient désormais à ma « bibliothèque personnelle » au même titre que David Lynch dont il n'est étonnamment pas si éloigné en termes de cruauté et de bizarrerie !
En chacun de nous sommeille le désir d'aventure, le désir d'amour ou du jeu de l'amour, le désir de séduction, le désir du ravissement, de l'abandon et de la perte, le désir d'insouciance… : le désir tout court : « Je veux ce que je n'ai pas... » comme un enfant que je reste. Morale, conventions, apparences, contrat social ou relationnel… rien n'y fait.
Que faire face au désir ?
Cécile Rist,
metteuse en scène
décembre 2021
Spectacle : Du lundi 7 au mercredi 23 février à 20h30 (relâches les dimanches 13 et 20 février) Durée : 1h40 Tarifs : - Tarif plein 25€ - Tarif réduit, groupes et chômeurs 17€ - Tarif RSA, intermittents et étudiants 12€ Contact compagnie BordCadre connecticstudio@gmail.com www.bordcadre.org Facebook Instagram
Une campagne de financement participatif est ouverte pour aider à la production de ce spectacle : www.proarti.fr
BordCadre En coproduction avec le Théâtre du Beauvaisis-scène nationale, l' Espace culturel Jean Ferrat d'Avion et La Boutonnière
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